Jacques Vaucanson

Qui était Jacques Vaucanson ?

Qui était Jacques Vaucanson ?

 

Né à Grenoble  le 24 février 1709, mort à Paris le 21 novembre 1782, Jacques Vaucanson fut élu pensionnaire de l’Académie royale des sciences le 9 juin 1768.

Jacques Vaucanson est une personnalité parfaitement ancrée dans l’esprit des lumières, par sa grande curiosité comme par ses centres d’intérêt. Par ses compétences mécaniciennes, il est aussi singulièrement proche des premiers ingénieurs de l’ère industrielle. Toute sa vie durant, il poursuivra le même but, le grand dessein qu’il ne pourra pas réaliser : construire un homme artificiel.

Dès ses études chez les Minimes de Lyon, Vaucanson avait manifesté son intérêt pour deux domaines : la « mécanique » et la « médecine ». Mais il choisit une voie fort différente, l’exhibition publique, en se lançant dans la construction de plusieurs automates célèbres. Le joueur de flûte représente un berger assis qui joue réellement de la flûte traversière avec des mouvements de bras, de lèvres et de doigts.

Présenté au public en 1738, il obtient un grand succès après avoir suscité certains doutes. En 1760, R. de Juvigny écrivait : « dans les premiers jours qu’il parut, beaucoup de gens ne voulaient pas croire que ce fût la flûte que tenait l’automate qui rendit les sons. On s’imagina qu’ils ne provenaient que d’une serinette, ou d’un orgue d’Allemagne, enfermée dans le corps de la figure. »

L’année suivante, Vaucanson exposa un autre musicien; le prospectus d’exhibition vantait la perfection mécanique du second androïde musicien construit par Vaucanson en ces termes : « un homme … de grandeur naturelle, habillé en berger provençal qui joue 20 airs différents sur le flûtet de Provence d’une main et du tambourin de l’autre avec toute la précision et perfection de même qu’un habile joueur ».

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Avec son deuxième automate, Le canard digérateur, Vaucanson s’attaque à la motricité, par le mouvement des ailes, et à l’imitation de la manducation et de la digestion. On saura plus tard que la digestion n’était en fait qu’un artifice. (On peut retrouver ce canard dans les onglets de vos navigateurs sous forme d’icône)

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Jacque Vaucanson n’eut pas seulement le dessein de créer des automates spectaculaires, surprenants par leurs complications. Il voulut construire des « anatomies mouvantes » dans lesquelles il souhaita mettre en évidence les mécanismes de la respiration, de la digestion et reproduire, le plus exactement possible, les mouvements des corps.

Ses automates attirent, grâce à leur succès, l’attention des milieux scientifiques, du public et du roi lui-même sur ce « mécanicien de génie ». En 1739, le roi lui confie la mission de réorganiser l’industrie française de la soie, ce qui lui donne l’occasion de confronter ses talents de mécanicien aux réalités économiques et sociales. En tentant de normaliser les actes, les gestes des ouvriers, ainsi que les dimensions des pièces de machines, il trouve un terrain de recherche qui le pose en précurseur du vaste mouvement de standardisation et d’organisation des ateliers qui se développera au XIXe siècle.

Les réalisations qu’il met en oeuvre pour résoudre ses nombreux problèmes techniques sont de tout premier ordre. Pour construire son moulin à organiser, doté d’une transmission par chaîne, il invente une ingénieuse machine à fabriquer la chaîne, manoeuvrable par un ouvrier sans qualification. Pour usiner les calandres à écraser la soie, il met au point le premier tour à charioter en fer; enfin, il construira le premier métier à tisser entièrement automatique. Cette évolution, du mécanicien au fabricant d’automates puis à l’organisateur, préfigure l’ingénieur du siècle suivant. Vaucanson participera aussi directement au projet du Conservatoire des arts et métiers, qui verra le jour à Paris en 1794. Ses machines y sont aujourd’hui conservées et exposées dans les salles du Musée des Arts et Métiers.

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Pour en savoir plus :

Musée des Arts et Métiers

60 rue Réaumur 75003  Paris